jeudi 28 août 2014

Soif d'idéal

Soif d'idéal

Notre gauche est passée à la machine, délavée de ses couleurs d’origine, le système ne la craint pas, le peuple ne la reconnait plus. La violence du démantèlement en cours laisse chacun des sincères que nous sommes, un peu abasourdi, il faut bien le reconnaitre.

Il n’est plus question de poursuivre notre quête enfermé dans un culte d’hier, une nostalgie douloureuse de l’union de la gauche, du front populaire, ni même des autres mondes possibles… En niant notre passé, Hollande et Valls espèrent ruiner notre avenir.

Il nous faut réinventer « un mieux, un rêve, un cheval »comme dit Souchon, eux, ils nous appellent « la gauche cetelem », nous, on rêve d’un pas si mal, d’un songe, on se contentera d’un âne. L’essentiel est désormais de remettre la marche avant.

Ils veulent et c’est leur choix, en finir avec la gauche, ils veulent en finir avec ces étoiles incertaines que l’on appelle le bonheur, la liberté. Ils veulent transformer la promesse en souvenir, une humanité sans humain, une machine qui machine, un accumulateur qui accumule des richesses dont personne ne profite…

Ils prient la sainte croissance devant le calvaire de 85% de l’humanité…

Personne n’est obligé de les laisser faire !

Il nous faut donc casser net, profondément définitivement les codes déphasés d’un système politicien dont ils sont les seuls maitres, il nous faut cesser de livrer nos aspirations à des stratégies électoralistes ou même à des quêtes lointaines d’un pouvoir fusse-t-il révolutionnaire…

Je cherche depuis quelques jours ce que veut bien vouloir dire cette expression de « fédérer le peuple », comment elle peut s’exprimer, vivre, se voir, se répandre ?

Comme une autre gauche raisonne toujours comme une gauche quand même, une autre politique reste qu’une politique.

Comme ils ont tous cassé, tout délavé, tout sali, chaque mot n’a plus le sens du commun mais le goût amer de la trahison, la preuve d’une forfaiture passée, la promesse de nouvelle désillusion..

C’est donc sur le terrain de l’ordinaire dignité qu’il nous faut avec humilité renouer le fil de nos espoirs. S’indigner du clochard qui clochardise, accueillir le migrant qui migre, soigner le malade, éduquer le sauvageon, payer celui qui travaille, protéger le faible, partager la richesse…

Le peuple n’aspire pas à s’enrichir des misères du voisin, lorsqu’il se bat la coulpe c’est toujours sur sa propre poitrine, l’inverse de ce petit monde qui ne s’enrichit que de la grande misère de l’immense majorité de l’humanité..

Humblement, pas à pas, il nous faut reconquérir l’évidence, peu importe le nom et le chemin que prendra cette reconquête, devant chaque héros qui meurt il reste la beauté, la force, et la dignité de son combat.

En essayant de nouveau de ramasser l’espoir dans la rigole, en portant le débat central sur l’organisation du peuple, c’est-à-dire les institutions, les militants de la 6éme République proposent bien plus qu’un changement de règles du jeu, ils invitent à cesser de jouer.

Cette ordinaire dignité que l’on partage avec tous, nous qui n’avons pas l’obsession d’être du tout petit camp des gagnants sans avoir, du tout, le goût d’être à jamais, d’être pour toujours des perdants.

A cette marelle-là, nous ne voulons plus jouer…

Le ciel appartient au plus grand nombre.

samedi 16 août 2014

La supercherie de Villepin.

La supercherie de Villepin.

L'été n'était donc pas assez pourri qu'il fallut que Villepin nous fasse la leçon.La voie républicaine de la France est anesthésiée de l'indigence politique, humaine, économique des petites choses qui gouvernent....
Il ne leur suffit pas que nous baissions les yeux si bas, muets devant leur forfaiture, nous devons encore subir la leçon républicaine de Mr Villepin....
Le gouvernement aligné sur les intérêts nord américain besogne le long des martyrisés de Gaza, jette de l'huile sur tous les feux, que l'étincelle parte des bords de la mer noire ou de la mer morte, des montagnes kurdes ou des monts du Golan, une seule conduite dicte la position du gouvernement de la France: Un atlantisme soumis et docile. Une vassalité exemplaire.
Villepin donne le change et esquisse une position qui devrait... Qui pourrait ... être celle de la France. Oui, mais seulement si elle était encore la France!
Une nation libre, autonome et conquérante porteuse du progrès universel.
Or c'est bien les politiques ultra libérales à l'œuvre qui affaiblissent et détruisent méthodiquement le terreau sur lequel se construit le respect de la parole d'une Nation.
La France ne peut parler de solidarité, de raison et de justice que lorsqu elle respecte le contrat républicain, d'abord dans ses frontières géographique....
La France ne peux pas diffuser la voix de la raison,lorsqu'en son sein infuse le poison du chacun pour soi,du repli communautariste , lorsqu'à l'échelle des valeurs communes l'avidité gloutonne des actionnaires devient le modèle dominant.
Si la France n'a plus aucune voix, c'est d'abord parce que depuis plus de vingt ans les libéraux qui se succèdent lui ont ôté ses mots.
La France ne peut être prise au sérieux que lorsqu'elle fonde son message au monde sur les bases exemplaires d'un modèle républicain assumé efficient, efficace..
Il ne fallait pas pour cela détruire avec application l'idéal de laïcité dont le monde réclame à l'évidence une application rigoureuse.
Il ne fallait pas commettre la circulaire du 21 janvier 2006 qui organise de manière systémique les rafles des étrangers en situation irrégulières....
Il ne fallait pas, monsieur Villepin , nommer comme ministre de l'intérieur des tenants imbéciles de la théorie du choc des civilisations, Sarkozy d'abord et Hortefeux dans la foulée ont délibérément dégradé le message que nous devrions porter au monde....
Parceque les libertés fondamentales sont menacées par les peines planchers, par les lois Perben....par les contrôles au faciès, par l'état d'urgence que vous décrétiez pour quelques soubresauts dans une banlieue....
Parce que les syndicalistes sont poursuivis, condamnés , humiliés.
Parce que les enfants sont arrêtés à la sortie d'une école ou sur le bord d'un trottoir, un matin, les doudous dans la rigole...
Parce que ces politiques là, ont abimé l'image de notre République, aucun Homme humilié sous quelques latitudes qu'il soit ne peut plus entendre la voix de la France lorsqu'elle parle de liberté.
Notre nation se nourrît d'abord d'égalité, de justice sociale, notre République est sociale ou elle n'est pas. La défense d'un ordre international juste et fondé sur le droit des peuples commence par le respect absolu de notre pacte national, ce qui implique de faire le choix de la sécurité sociale plutôt que celui des assurances privées, ce qui implique de garantir le droit au travail et aussi le droit au repos et à la retraite. Ce qui implique le droit au logement, aux salaires qui permettent de vivre.... Ce qui implique que l'on tourne le dos aux politiques d'austérité et à la fable du coût du travail.... La justice internationale commence par la pédagogie du partage et de la répartition des richesses.... Lorsque la France devient un hinterland des actionnaires et des profiteurs, des rentiers et des fonds de pensions comme un autre, non monsieur Villepin elle n'a plus de voix.
La France, monsieur Villepin, c'est d'abord cette jeune idée de la fraternité, la France n'est pas un vieux pays qui commencerait avec Clovis, la France commence avec les lumières et pourrait s'éteindre des coups successif que les libéraux de tous poils lui assènent...
Les chrétiens d'Irak, qui sont des irakiens chrétiens peuvent recevoir toutes les armes du monde pour se défendre de quelques barbares..... Peu importe l'issue, d'autres barbares surgiront pour massacrer les juifs d'ici, ou les athées de la bas.... Ou bien les musulmans d'ailleurs.
Les crétins de France qui gouvernent ne font que continuer l œuvre d'assimilation des Etats aux intérêts des puissants,et les gogos qui applaudissent à votre tribune n'ont pas retenu que la France qui parle au monde est d'abord celle qui a l'exigence du partage, de l'égalité,et de la fraternité....
"Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre"
Ma France